Un doigt gonflé qui plie mal inquiète et gêne au quotidien. La douleur peut venir d’un choc, d’une infection ou d’un problème articulaire. Les bons gestes dès les premières heures font souvent la différence. Voici comment reconnaître la cause, soulager rapidement et savoir quand consulter pour éviter les complications.
💡 À retenir
- Repos, glace, compression douce, surélévation et retrait des bagues. Consultez rapidement si douleur intense, déformation, fièvre ou perte de sensibilité.
- Jusqu’à 30% des blessures de la main impliquent un doigt gonflé
- Les infections comme le panaris peuvent nécessiter une intervention chirurgicale
- Un gonflement persistant peut être le signe d’une affection sous-jacente
Causes d’un doigt gonflé
Le gonflement d’un doigt correspond à une accumulation de liquide dans les tissus, souvent déclenchée par une inflammation. Selon la cause, il s’accompagne de douleur, de chaleur, de rougeur, d’ecchymose, de raideur ou d’une difficulté à plier. Dans la pratique, jusqu’à 30% des blessures de la main incluent un doigt gonflé, ce qui en fait un motif fréquent de consultation.
Identifier la cause aide à choisir le bon traitement. Observez le contexte d’apparition, la présence d’une plaie, la couleur de la peau, la mobilité et d’éventuels signes généraux comme la fièvre. Un doigt gonflé après un choc n’a pas la même prise en charge qu’un gonflement progressif sans traumatisme ou qu’une douleur pulsatile avec rougeur brillante.
Traumatismes
Un choc direct sur un ballon, une porte qui claque ou une chute sur la main peut créer une contusion avec œdème et bleu. Les entorses des articulations interphalangiennes surviennent souvent lors du sport, notamment quand le doigt est “cassé” en arrière. La douleur est localisée, l’articulation est gonflée, et plier devient difficile.
Une fracture provoque une douleur vive, un gonflement rapide, parfois une déformation ou un raccourcissement du doigt. La luxation déplace l’articulation; le doigt semble “déboîté”, douloureux et instable. Les ruptures tendineuses, comme le “mallet finger” après un ballon mal réceptionné, empêchent d’étendre ou de fléchir l’extrémité.
Exemple concret: Adam, 19 ans, gardien de handball, ressent un craquement et voit un gonflement immédiat après un tir sur l’index. Radiographie: petite fracture sans déplacement. Attelle trois semaines et exercices progressifs ont permis une reprise sans douleurs.
Infections
Une petite coupure, une écharde ou une morsure peut s’infecter. Le panaris débute souvent au bord de l’ongle avec douleur qui pulse, rougeur et chaleur. Le doigt gonflé devient luisant et très sensible. Sans soins, un abcès se forme et peut nécessiter une incision pour drainer le pus.
Autres infections graves: la ténosynovite septique des fléchisseurs, où le doigt reste fléchi et très douloureux à l’extension, et les infections après morsure humaine ou animale. Elles évoluent vite et exposent à des complications tendineuses ou articulaires si un traitement antibiotique et parfois chirurgical n’est pas lancé rapidement.
Cas réel de terrain: Marie, 52 ans, jardinage sans gants, micro-plaie au majeur. Deux jours plus tard, douleur battante, gonflement rouge. Soin à domicile insuffisant. Drainage en ambulatoire et antibiothérapie ont permis une guérison complète en une semaine.
Affections chroniques
Quand le gonflement s’installe sans choc, pensez aux maladies articulaires. L’arthrose digitale donne des poussées inflammatoires avec nodosités et raideur matinale. La polyarthrite rhumatoïde peut enflammer plusieurs articulations des mains avec douleur symétrique et déformation progressive. La goutte, liée à l’accumulation d’acide urique, déclenche des crises intenses, parfois au niveau des doigts, avec peau rouge et très douloureuse.
Autres causes possibles: la ténosynovite inflammatoire liée à un surmenage, un syndrome du canal digital avec “ressaut” douloureux, l’œdème lymphatique après chirurgie, ou des troubles métaboliques comme le diabète qui favorise les infections. Devant un doigt gonflé persistant, il faut envisager une affection sous-jacente et réaliser un bilan adapté.
Comment traiter un doigt gonflé

Le bon réflexe commence dès les premières minutes. Retirez immédiatement bagues et bijoux avant que l’œdème ne progresse. Mettez au repos, appliquez de la glace dans un linge 15 à 20 minutes, surélevez la main au-dessus du cœur et utilisez une compression douce avec un bandage extensible.
Ce protocole simple, souvent appelé GREC (Glace, Repos, Élévation, Compression), limite l’inflammation et la douleur. Vous pouvez prendre du paracétamol ou des AINS si vous n’avez pas de contre-indication digestive, rénale, allergique ou liée à un traitement anticoagulant. En présence d’une plaie, nettoyez soigneusement à l’eau et au savon, désinfectez, puis protégez avec un pansement propre.
Évitez de percer vous-même un abcès suspect de panaris. L’autodrainage augmente le risque d’extension de l’infection. Si la douleur devient pulsatile, que la rougeur s’étend ou que vous avez de la fièvre, une prise en charge médicale rapide s’impose. Certaines infections nécessitent une incision et un drainage en conditions stériles, ainsi qu’un antibiotique.
Pour les traumatismes bénins, une attelle de repos peut stabiliser l’articulation durant quelques jours. Après 48 à 72 heures, des mobilisations douces empêchent la raideur. En cas de contusion, les bains tièdes puis les étirements progressifs aident à récupérer. Les gels anti-inflammatoires peuvent offrir un soulagement local.
Situations spécifiques: une fracture ou une luxation doit être immobilisée après confirmation radiologique, parfois avec une réduction. Un doigt en maillet se traite souvent par attelle spécifique de l’articulation distale durant six à huit semaines. Les inflammations chroniques peuvent profiter d’une infiltration cortisonée ou d’une rééducation ciblée selon avis médical.
Exemple pratique: Sonia, 37 ans, doigt gonflé après déménagement, douleur modérée, pas de déformation. GREC pendant trois jours, bandage, puis exercices avec pâte à modeler pour renforcer la pince. À J+10, mobilité et fonction quasi normales.
Méthodes de soulagement
- Glace 3 à 5 fois par jour, 15 minutes, en protégeant la peau avec un tissu.
- Bandage de compression souple, non serré, en vérifiant la couleur et la sensibilité du doigt.
- Surélever la main sur un coussin pour réduire l’œdème, surtout le soir.
- Auto-massage doux de la base vers l’extrémité, 2 minutes, 2 à 3 fois par jour.
- Exercices simples: fermer-ouvrir la main, rouler une balle en mousse, pince pouce-index sans douleur.
Prévention
- Porter des gants pour le bricolage et le jardinage afin d’éviter plaies et échardes.
- Retirer bagues et anneaux lors du sport ou d’activités à risque.
- Hydrater la peau, couper les ongles droits et ne pas arracher les petites peaux.
- Faire des pauses régulières au clavier ou au smartphone, varier les gestes, étirer les doigts.
- Renforcer la main avec pâte thermo ou balle souple, 3 séances de 5 minutes par semaine.
Quand consulter un médecin
Certaines situations doivent alerter. Douleur intense, déformation, incapacité à plier ou à étendre, plaie profonde ou mordure, fièvre, stries rouges qui montent, perte de sensibilité ou coloration bleutée nécessitent une évaluation rapide. Un doigt gonflé qui persiste au-delà de 7 à 10 jours, malgré les soins de base, peut révéler une maladie sous-jacente et mérite un avis spécialisé.
La présence d’un gonflement pulsatile autour de l’ongle, d’une douleur à l’étirement passif du doigt ou d’un doigt fixé en flexion évoque une infection profonde. Le panaris et les ténosynovites septiques exigent souvent un geste chirurgical de drainage, associé à des antibiotiques adaptés. Une prise en charge précoce évite des lésions tendineuses durables.