Douleur à l’aine, bas du dos tendu, ventre ballonné… et si tout partait du psoas ? Ce muscle profond influence la posture, la respiration et même le transit. Comprendre son rôle aide à mieux décrypter vos maux et à agir avec précision. Voici comment la douleur psoas peut bousculer vos intestins et ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui pour retrouver du confort.
💡 À retenir
- Le psoas est souvent négligé dans les douleurs lombaires.
- Des études montrent un lien entre le stress, la douleur du psoas et les troubles digestifs.
- Près de 80% des adultes souffrent de douleurs lombaires à un moment donné de leur vie.
Qu’est-ce que le psoas et pourquoi est-il important?
Le psoas est un muscle profond qui relie la colonne lombaire au fémur. Il fléchit la hanche, stabilise le tronc et participe à chaque pas. Quand il se contracte en continu, il accentue la courbure lombaire et peut créer des tensions dans le bas du dos et l’aine.
Au-delà du mouvement, le psoas échange avec la respiration via le diaphragme et avec les viscères par ses enveloppes fasciales. C’est un carrefour silencieux qui influence la posture, la mobilité et le confort digestif.
Anatomie du psoas
Le psoas fait partie de l’iliopsoas, avec le muscle iliaque. Il s’attache sur les vertèbres L1 à L5 et se termine sur le petit trochanter du fémur. Son orientation oblique explique pourquoi il intervient à la fois dans la flexion de hanche et la stabilisation du tronc.
Sa proximité avec le diaphragme via les fascias explique qu’un stress respiratoire puisse le contracter. Comme il passe devant la hanche et croise la cavité abdominale, des tensions prolongées peuvent modifier la pression sur les intestins.
Les symptômes de la douleur du psoas
La douleur psoas se manifeste souvent à l’aine, à l’avant de la hanche ou dans le bas du dos. Monter des escaliers, se relever d’une chaise ou courir peut réveiller une pointe vive. Rester assis longtemps raidi le muscle et amplifie l’inconfort au lever.
Ce tableau peut s’accompagner d’une gêne abdominale, d’une sensation de tiraillement dans le bas-ventre ou de ballonnements. Comme près de 80% des adultes vivent un épisode de lombalgie au cours de leur vie, le psoas est un suspect fréquent mais trop souvent oublié dans l’enquête.
Manifestations cliniques
- Douleur psoas à l’aine, qui irradie vers l’avant de la cuisse ou le bas du dos.
- Raideur au redressement après station assise prolongée, pas “coincés”.
- Douleur à la fente, au sprint, en côte ou lors des changements de direction.
- Hypersensibilité en appui sur le ventre, gêne au retournement dans le lit.
- Sensation de ventre tendu ou de ballonnement liée à une posture cambrée.
Lien entre douleur du psoas et santé intestinale

Le psoas longe la cavité abdominale et partage des connexions fasciales avec le mésentère. Une hypertonie peut modifier la pression intra-abdominale, perturber la mobilité viscérale et accentuer une sensation de ventre « comprimé ».
Sur le plan nerveux, le psoas réagit au stress via le système nerveux autonome. Une réponse “alerte” maintient le muscle actif et peut ralentir la motilité intestinale. Plusieurs travaux relient stress, hypertonie du psoas et troubles fonctionnels digestifs.
La respiration joue aussi un rôle. Une mécanique diaphragmatique limitée entretient la tension du psoas et réduit le massage naturel des viscères. Ce cercle vicieux peut amplifier ballonnements, constipation légère ou inconfort postprandial, surtout chez les personnes sédentaires ou très cambrées.
Impact sur le système digestif
- Compression locale augmentant la sensation de ballonnement ou de lourdeur.
- Ralentissement du transit par hypertonie et respiration haute peu efficace.
- Tensions fasciales qui limitent la mobilité du côlon et de l’intestin grêle.
- Aggravation des symptômes digestifs lors des pics de stress.
- Douleur psoas qui modifie la posture et la pression sur l’abdomen assis.
Si vous vous reconnaissez dans ce duo ventre-dos, cette vidéo explique de façon claire le lien possible entre douleurs abdominales et rachis. Elle complète les conseils ci-dessous et aide à mieux cibler vos actions.
Comment traiter la douleur du psoas
La première étape consiste à calmer l’irritation sans immobiliser complètement. Réduisez temporairement les efforts qui réveillent la gêne, gardez une marche douce, appliquez de la chaleur modérée et privilégiez des mouvements lents et contrôlés.
Si la douleur descend sous le genou, s’accompagne de perte de force, de fièvre ou de troubles digestifs sévères, consultez un professionnel de santé. Dans les autres cas, le travail progressif de mobilité, de respiration et de renforcement ciblé est souvent efficace.
Exercices et étirements
- Étirement du coureur: genou au sol, bassin en légère rétroversion, cage thoracique haute. Maintenir 30 à 45 secondes de chaque côté, 2 à 3 séries.
- Respiration diaphragmatique: allongé, mains sur le bas des côtes, inspirer par le nez en gonflant latéralement, expirer longuement. Faire 6 à 8 respirations, 3 fois par jour.
- Dead bug: sur le dos, lombaires neutres, bras et jambes alternés. 8 à 10 répétitions par côté, 2 à 3 séries.
- Pont fessier: pousser dans les talons, fessiers engagés, cage thoracique basse. 10 à 12 répétitions, 2 à 3 séries.
- Fente isométrique: petite fente, bassin stable, maintenir 20 à 30 secondes par côté, ajouter ensuite un léger mouvement.
Astuce routine: toutes les 60 à 90 minutes, levez-vous, faites 10 marches sur place hautes, 5 respirations profondes et une fente douce par côté. Ce micro-rituel réduit la douleur psoas liée à la position assise prolongée.
Un kinésithérapeute ou un ostéopathe peut compléter par un travail manuel, une rééducation de la marche et des conseils d’ergonomie. L’objectif n’est pas seulement d’étirer, mais d’obtenir une hanche qui se déplace librement et un tronc qui stabilise sans sur-solliciter le psoas.
Prévenir les douleurs du psoas
Alternez les positions dans la journée, variez les appuis et évitez la posture assise figée. Réglez l’écran à hauteur des yeux, amenez le bassin en position neutre et replacez les pieds au sol pour alléger la tension antérieure de hanche.
Côté entraînement, dosez la course en côte, les sprints et les tirs si vous jouez au foot. Échauffez la hanche en amplitude contrôlée, renforcez fessiers et abdos profonds, entretenez une respiration fluide. La prévention s’appuie sur la régularité plutôt que sur des séances marathons.